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Être soi



Pour certains c’est une évidence, mais pour beaucoup il s’agit d’un impossible Graal, car « Soi » est pratiquement hors d’atteinte.

« Je est un autre », étudiante en lettres, je me suis arrachée les cheveux sur cette phrase de Rimbaud, je ne la comprenais pas, elle me rendait dingue, il m’a fallu vingt ans pour percer ce mystère, aujourd’hui j’y suis. Aujourd’hui j’ai compris que ce « je » c’est notre Soi, qui je suis profondément.

Ce véritable Soi, peu y ont accès car il est masqué par un faux Soi. Mais comment est-ce possible ?

Ce faux Soi, vient de notre enfance, de notre éducation, tous les efforts que certains ont dû faire pour se conformer à un modèle, aux attentes des parents. Si vous avez été un enfant bon élève, sage, poli, bien élevé, il y a fort à parier que vous ayez dû vous « sur-adapter » à votre environnement, être un enfant « qui comble les attentes des parents mais qui ignore qui il est réellement car toute expression de son vrai moi lui était interdite ».

Il en est de même si vous avez été élevé dans une famille violente, vous avez dû aussi vous sur-adapter pour adopter un comportement qui « calme le jeu » : être gentil, ne pas exprimer d’émotions/ besoins qui pourraient « agacer » vos parents et ainsi déclencher une crise, vous avez appris à ravaler, à mépriser vos besoins, vos véritables sentiments, vous nier en somme.

Ces attitudes, avec le temps, deviennent inconscientes, chez beaucoup elles sont refoulées loin, parfois même cadenassées dans le déni, inaccessibles donc. Et pourtant, elles dirigent les vies, les actions de ceux qui les portent, indéniablement.

Vivre avec un faux Soi est profondément dangereux, ce peut-être, par exemple, la cause d’incompréhensibles épisodes dépressifs, de TOC, de phobies, et même de psychoses.

Retrouver son vrai « Soi » est donc un indispensable présupposé à notre bien-être. Car ce faux Soi implique de vivre un mensonge permanent, un mensonge qui vient de si loin, que parfois, on ne le réalise même pas ; mais il y cette petite voix, cette petite gêne qui nous fait sentir que « quelque-chose cloche »; parfois, ce peut même être un profond sentiment de vide intérieur.

A. Miller écrit : « Le drame des enfants qui n’ont pas été autorisés à se faire entendre réside en ce que, ils mènent une double vie (…) ils se sont construits sur un faux Soi et ne savent pas qu’ils en ont encore un autre, où leurs sentiments et besoins restent emprisonnés parce qu’ils n’ont jamais rencontré quelqu’un qui les aurait aidés à comprendre leur détresse, à percevoir cette prison, à en sortir et à être eux-mêmes. »

C’est cette vérité refoulée qu’il faut mettre à jour pour se libérer, découvrir son vrai Soi, sortir de sa prison, parce que tant qu’on n’a pas conscience de cela, on maintient, toujours selon A. Miller, la « mensongère image de soi, afin de recevoir enfin l’attention et le respect dont, enfant on a été si cruellement privé (…) le monde intérieur de l’enfant a été évacué, et l’accès aux véritables sentiments et besoins bloqués (…) ces êtres peuvent se montrer incroyablement adaptables (…) adultes, ils ne savent toujours pas qui ils sont vraiment et continuent à jouer un rôle. »

Mais jouer un rôle est épuisant et dangereux pour notre santé mentale, pour notre corps aussi, c’est le terreau idéal des maladies, car même inconsciemment, le corps se fatigue, vivre avec cette dissonance est intenable dans le temps.

Comment sortir de ce « mensonge » envers soi ? Comment partir à la découverte de son vrai Soi ?

Comment retrouver l’accès à mes vrais désirs, mes vrais besoins, mes vrais sentiments ?

C’est un chemin, qui, au début, peut-être douloureux, très inconfortable même, mais au bout de ce parcours, quand vous aurez renoué avec vous, votre vie n’aura plus du tout la même saveur, et ce goût- là, celui de votre vrai Soi, aura l’extraordinaire saveur de la liberté.



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