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Julie de Besombes

Oh dear brain!

Hier soir j’étais dans mon lit, terrifiée. Non pas parce qu’un fou armé d’une hache cognait à la porte (dans ce cas de figure ma peur aurait été légitime, protectrice, utile, elle aurait servi à me protéger). J’étais terrifiée, parce que pour la première fois j’avais (osé !) poster une vidéo (de moi !) sur Instagram.

Je ressentais les signes internes de la panique : gorge serrée, une espèce d’excitation/ d’électricité désagréable qui parcourait mon corps (je sais que quand je perçois ces signaux extrêmes ce n’est plus moi, la femme, l’adulte qui dirige la machine mais que j’ai cédé le contrôle à l’enfant apeuré, à la partie la plus primitive de mon être : mon cerveau reptilien).

Le drôle de coco… Je propose à mes clients de lui donner une apparence, chez moi il ressemble à un petit animal apeuré qui court se cacher sous un meuble dès qu’il ressent la moindre menace. Là il était caché sous le lit aplati de honte/peur/panique.

Avant, j’aurais immédiatement supprimé la vidéo pour calmer mon angoisse (manipuler les circonstances extérieures pour apaiser mon monde intérieur), c’était vite réglé (mais ça ne réglait pas du tout le problème de fond).

Aujourd’hui, j’ai laissé l’émotion extrême s’exprimer, j’ai laissé ce puissant inconfort me parcourir, la peur a pu prendre toute la place, j’ai écouté chacune de ses manifestations dans mon corps : bienvenue au festival de l’angoisse !

Mais, peu à peu, les sensations se sont apaisées et j’ai pu prendre un crayon pour établir un dialogue avec mon cerveau en panique (j’adore faire ça):

"De quoi as-tu peur avec cette vidéo ? D’être jugé, rejeté (et ça pour un reptilien ça peut vouloir dire mourir, car, long time ago, quand nous étions des hommes préhistoriques, être rejeté du groupe signifiait mourir, aucun homme ne pouvait survivre seul)".

Je l’ai rassuré: "non on ne va pas mourir, t’inquiète, au pire, oui, on peut ressentir des émotions comme peur, angoisse, rejet, honte, mais ça on sait le vivre, ce sont juste des émotions et qu’est-ce qui créent ces émotions ? tes pensées".



Là j’ai noté les pensées qui généraient ces merveilleuses émotions : «T’es pas à la hauteur, c’est bourré de défauts, t’as pas été claire, trop de répétitions et cette phrase-là ne va pas du tout, t’es pathétique, c’est superficiel, imprécis, amateur, contente-toi d’écrire… » Je suis obligée de lui couper la parole car la bête s’engraine vite et bientôt le petit animal blessé cède la place au dragon qui crache des horreurs (la peur est gérée par le cerveau reptilien, face à un danger nous avons deux options : fuir ou attaquer ; la fuite avait été tentée sans succès (= enlever la vidéo) ; dès lors l’animal essayait l’attaque).

J’étais donc en train de m’attaquer.

Mais derrière cette attaque, c’était malgré tout le petit animal apeuré qui se cachait, la peur générait l’attaque (l’auto-dénigrement).

Alors, tranquillement j’ai pris chacune des pensées et j’ai joué avec: "Et si c’était ok de faire des choses suffisamment bonnes, même moyennes, voire nulles parfois? et si c’était ok de faire des choses complètement imparfaites ? Et si c’était même exactement ça être humain ?"

"Mais si je suis jugée, rejetée…?"

"Oui c’est possible, et alors ? Le problème ici ce ne sont pas les autres, leur possible « jugement », le problème c’est toi, c’est toi- là qui te juges, te rejettes."

Et oui, une fois de plus, le problème ne venait pas des autres mais de moi.

Bonne nouvelle parce que je n’ai aucun pouvoir sur les autres, en revanche sur moi, j’ai tout pouvoir.

Le dialogue (papier !) a duré longtemps, il avait commencé par un bras de fer, mais à la fin, j’ai pu m’endormir avec ce petit animal blessé tout contre mon cœur : l’adulte, le cortex préfrontal avait repris les rênes, il a murmuré quelques mots comme une apaisante berceuse:

« Tu as peur ma chérie, c’est naturel, mais on va le faire quand même et on va continuer d’avancer, de grandir, de se transcender parce qu’on veut vivre cette vie-là, on ne veut pas se cacher, s’amoindrir, s’auto-limiter par peur.

Tu as peur, tu auras toujours peur, mais je suis avec toi désormais et je ne te lâcherai pas la main, tu peux dormir tranquille, je prends soin de toi, tu peux compter sur moi, quoi que les autres en pensent, disent, moi je serai toujours de ton côté. »


Le coaching ne vous débarrassera pas des émotions extrêmes mais vous apprendra à ne plus vous laisser limiter par elles, elles ne dicteront plus jamais vos choix.

Vous aurez toujours peur, mais la peur ne sera plus jamais un frein dans votre vie.


Be afraid and keep going !

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