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La théorie du pire



La peur, celle qui dirige nos vies, cette sournoise, parce que, la plupart du temps, elle avance masquée, à notre insu, on ne sait même pas que c’est elle qui conditionne nos choix, nos comportements. Longtemps j’ai été son jouet, sa chose, elle faisait de moi ce qu’elle voulait et aujourd’hui encore, si je ne n’y prends pas garde, elle reprend son pouvoir de petit chefaillon tyrannique.


J’ai mis du temps à comprendre ma peur de m’exposer, de dire clairement ce que je pense, de perdre, de manquer… la liste est longue. J’ai mis du temps à comprendre, que pour mon esprit, mon corps, avoir peur signifiait « peur de mourir ». Jusqu’à ce que la vie m’amène une littérale « peur de mourir ». La maladie m’a obligée à creuser, nettoyer le cambouis, voir ce qui se cachait derrière tout ça.


Peu à peu j’ai découvert que je vivais en mode « automatique », je laissais mon cerveau me diriger à sa guise, j’étais son fétu de paille. Quand tout va bien ce n’est pas un problème, mais quand on commence à vivre des choses pas très agréables : maladies, angoisses… ça devient évidemment un gros problème.


Notre cerveau, en mode « par défaut », veut nous garder vivant à tout prix, c’est son obsession de cerveau reptilien borné ! lui ne voit que ça : ne pas mourir.

Pour arriver à cet objectif de conservation de l’espèce, il se croit obligé de nous signaler tous les dangers d’une situation.

C’est normal, c’est son job de cerveau reptilien, il ne sait pas faire autrement. Grace à lui l’homme a pu survivre, grâce à lui nous sommes là et c’est aussi grâce à lui, que dans une situation extrême nous trouvons les ressources pour nous défendre, pour fuir, pour nous protéger. Sauf que… ce reptile n’a pas compris, que toutes les situations ne sont pas à mettre au même niveau ; son obsession du « danger de mort », s’est transposé au XXIème siècle alors qu’aujourd’hui nous avons des maisons qui ferment à clé, la police pour nous protéger, des magasins pour acheter de la nourriture en abondance.

Mais lui n’a toujours pas compris ça.

Il a toujours peur de manquer de nourriture (danger de mort pour lui). Il a toujours peur que nous prenions des risques, que nous sortions de notre caverne (et si un lion nous dévorait ?), il a toujours peur que nous nous disputions avec quelqu’un, que nous quittions un couple qui ne nous épanouit plus (exclusion du groupe/solitude= peu de chance de survie).


Bref il a peur, de tout.

Normal, ce cerveau reptilien assure nos besoins fondamentaux ; il assure la survie de l’individu et de l’espèce, et dans notre corps il gère les fonctions fondamentales : alimentation- sommeil- reproduction.

Il est responsable de l’instinct de conservation et de certains réflexes de défense (chez les animaux c’est le serpent qui mord, l’oiseau qui s’envole, l’antilope qui court), ce que les anglo- saxons appelle le « fight or fly mode » bien familier de l’espèce humaine.

Le cerveau reptilien c’est notre instinct de conservation.

Et c’est cet instinct là qui dirige nos comportements, par défaut.


Comme je l’ai écrit plus haut, parfois c’est nécessaire, dans des situations d’urgence où notre vie est réellement en danger (en ce moment, par exemple, il nous permet de prendre des mesures pour nous protéger du Covid, de ne pas faire n’importe quoi), mais la plupart du temps ça ne l’est pas.


Notre cerveau sur-réagit, se sur-angoisse, pour rien. Sauf que ce « pour rien » a des conséquences, parfois terribles, dans nos vies.


Une peur de parler en public par exemple, peut signifier, pour lui, une peur de mourir, ce qui crée évidemment une panique chez la personne concernée, une peur de manquer d’argent, de nourriture, peut également venir de cette peur primitive de manquer, car manquer de nourriture c’est effectivement potentiellement mourir.


Mais cela va beaucoup plus loin, la peur de dire ce que l’on pense, vraiment, être authentique, peut aussi créer, dans l’inconscient une peur de mourir, car nous sommes des animaux grégaires, nous avons besoin du groupe pour survivre, alors dire son opinion, c’est prendre le risque de fâcher, donc d’être mis à l’écart du groupe, donc de mourir… C’est la logique du cerveau primitif.


La liste est longue et passionnante, elle montre que beaucoup de nos agissements/ pensées sont dictées par cette peur de mourir (ou cette envie de survivre, c’est la même chose), mais nous n’avons absolument pas conscience de ce mécanisme.


Ce cerveau-là est programmé pour envisager le pire, pour toujours voir le négatif : « ça ne va jamais marcher, tu n’y arriveras pas, c’est dangereux, tu n’es pas assez bien, tu es trop vieux pour ça, trop moche, trop gross(e), pas assez intelligent(e)… ». Il a toujours beaucoup d’arguments, il est très persuasif, normal il fait tout ce qui lui est possible pour vous persuader du danger.


La bonne nouvelle, c’est que rien ne cloche chez vous, c’est juste un fonctionnement normal.


L’autre bonne nouvelle c’est que « par-dessus » ce cerveau nous avons d’autres cerveaux, le cortex et le néocortex qui eux, sont beaucoup plus téméraires (sinon nous ne serions pas devenus des Homo Sapiens) cette incroyable évolution, on la doit à eux.

Sauf que c’est tout un bordel pour apprendre à passer au niveau supérieur, car il est beaucoup plus facile de vivre dans l’instinct, en mode automatique, que dans la réflexion. Et c’est ce que nous faisons tous.


Je n’ai rien contre l’instinct, je l’adore, et j’aime me dire que je suis une sauvage, mais quand ça me pourrit la vie, j’aime encore plus l’idée de gagner en liberté, la liberté de choisir ma vie sans me laisser limiter par mes angoisses, par mes peurs.


Le coaching apprend ça (aussi, mais pas que). Le coaching ne traite pas un problème en surface, il va chercher les causes pour les extraire. Il ne donne pas une aspirine pour une jambe cassée, il remet la jambe en place. Ça peut prendre du temps, parce qu’il faut mettre à jour les schémas, les stratégies, les conditionnements, puis créer de nouveaux circuits neuronaux ; Passer du reptilien au niveau de la réflexion, celle qui me dit : « non Julie, tu n’es pas en danger de mort si tu relèves ce défi, même si tu échoues, on s’en fout, vraiment, vas-y fonce ! ».






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