J’ai longtemps vécu comme si je savais, comme si, simplement être vivante me donnait cette compétence innée de « savoir vivre », comme si ça allait de soi, comme s’il n’y avait rien à apprendre. Ainsi pensais-je que le but de la vie était la poursuite du bonheur, c’est-à-dire éviter au maximum les émotions négatives : tout faire pour ne pas souffrir, tout faire pour ne pas être triste, ne pas être en colère, ne pas être mal à l’aise, ne pas être anxieux ; Chasser au maximum les émotions négatives, sauf qu’évidemment, les émotions négatives revenaient régulièrement, malgré mes velléités de ne pas les faire entrer dans ma vie. Y avait-il quelque-chose qui clochait chez moi ? avec ma vie ? J’avais la sensation que les autres parvenaient à vivre mieux que moi (regardez toutes ces images de bonheur intégral sur Instagram, ces familles idéales, ces maisons idéales, ces photos idéales), vraiment moi ma vie n’était pas toujours «idéale» (je sais pourtant qu’"idéal" désigne quelque-chose qui n’existe pas, une sorte de fantasme).
Jusqu’à ce que je me penche sérieusement sur ce sujet des émotions. Car les émotions, je le pressentais, sont la pierre angulaire de nos vies. Tout ce que nous faisons, voulons obtenir n’est qu’une recherche d’émotions positives. Si je veux une nouvelle maison par exemple, c’est parce que je pense que quand je l’aurai, je serai plus sereine, plus heureuse. Si je veux atteindre ce but c’est parce que je pense que je serai alors plus confiante, plus indépendante. Si je veux être avec cet homme c’est parce que je pense qu’avec lui je me sentirai plus apaisée, plus heureuse.
Il s’agit donc, chaque fois, d’atteindre un état émotionnel. Les émotions sont le moteur absolu de tout ce que nous faisons, pensons, vivons. Sauf que, dans cette poursuite du bonheur, nous déployons des montagnes d’énergie pour éviter à tout prix les émotions négatives. Et pourtant…
L’être humain que nous sommes est venu au monde avec un « package » émotions positives, émotions négatives (50/50) ; y aurait-il un bug dans le système ? Puisque nous faisons tout pour éradiquer ces émotions négatives… Nous avons même mis en place des stratégies sophistiquées pour les éviter : les anxiolytiques, les antidépresseurs, l’alcool, s’abrutir de télé, manipuler les autres ( et nous-même) pour qu’ils nous aiment, trop manger, fumer, etc… Les conséquences peuvent être funestes, on peut mourir de trop manger, trop fumer, trop prendre de médicaments, etc… Tout ça pour éviter des émotions négatives.
On fait tous ça : J’ai eu une journée de merde (émotion frustration), je mérite bien un verre (2 ou 3) de vin, une cigarette, un joint, une tablette de chocolat, regarder l’intégral d’une série sur Netflix. Rien de grave en soi, sauf si, ce schéma devient régulier et que l’on développe une addiction, ou que l'on entretienne des relations malsaines. Tout ceci pour éviter de ressentir une émotion.
Pourquoi sommes-nous à ce point terrorisés de « sentir »?
La « frustration » par exemple, cette fameuse émotion que nous détestons (c’est d’ailleurs presque une insulte quand on dit de quelqu’un « il est frustré »), nous la ressentons pourtant tous à certains moments, ne serait-ce que vis-à-vis de la nourriture, et pourtant, si nous ne nous « frustrions » jamais nous pèserions peut-être 150kg ! Nous commençons donc à voir, que cette émotion négative est peut-être utile… Cependant, nous refusons de la ressentir… Exemple, Pour éviter de ressentir ma frustration face au fait de m’interdire de dévorer une tablette de chocolat tous les soirs, je vais fumer des cigarettes pour « compenser » ma frustration. En faisant ça, je vais ainsi ajouter une autre émotion négative ( je vais me sentir mal de fumer) sur l’émotion de frustration, et, à long terme, mettre ma santé en danger. Pourtant, une émotion est juste une vibration dans le corps, une émotion quand elle est vécue consciemment est absolument sans danger, et passe vite (si on sait comment la « traiter », au sens de « to process an emotion »). L’émotion ne va durer (et prendre de l’ampleur) que si on y résiste.
Or, la plupart d’entre nous, avons été «dressés» à ne pas sentir ou exprimer les émotions : « sois gentil », « sois sage », « c’est pas beau une fille en colère », « c’est mal la jalousie », « ne contredis pas ton père », « ne rends pas ta mère malheureuse ».
Face à une émotion nous résistons ( je fais comme si l’émotion n’était pas là), nous réagissons ( = au lieu de sentir ma colère je la décharge sur quelqu’un en criant par exemple), ou nous évitons (je mange/bois/ fume/manipule pour éviter de sentir l’émotion). Alors qu’il faudrait juste vivre l’émotion. Et ça, quasiment personne ne sait le faire.
Les émotions négatives, font partie de notre expérience humaine, elles sont aussi utiles que les émotions positives ; dans notre volonté de les éradiquer nous oublions à quel point elles nous sont indispensables. Elles sont des messagères qui frappent à la porte pour nous dire que quelque-chose ne va pas dans nos vies, elles sont aussi parfois les compagnons nécessaires qui nous permettent d’atteindre nos rêves (Comment entreprendre un marathon si je n’accepte pas de ressentir la peur, l’inconfort, la frustration, l’échec ? Comment quitter un couple où je ne suis plus heureux sans accepter la peur de l’inconnu, l’inconfort, la terreur parfois ? Comment oser présenter mes œuvres sans m’exposer au jugement des autres, parfois même à l’humiliation ? Comment oser dire ma vérité, être sincère sans m’exposer à la peur d’être rejetée, abandonnée ?
Désormais, j’ai compris que les émotions « négatives » étaient aussi mes alliées, qu’elles me permettaient d’avoir une vie riche, dans laquelle je prends des risques, je m’expose, je poursuis mes rêves.
J’ouvre la porte au rejet, à l’humiliation, à l’échec, à l’inconfort, à la solitude car ce sont aussi ces émotions qui me permettent d’être créative, authentique, audacieuse, intègre.
Le coaching m’a appris à vivre ces émotions quand elles se présentent, à ne plus les craindre, les éviter, y réagir ; Savoir faire ça, c’est découvrir en soi une incroyable liberté, ça a changé ma vie d’une façon que je n’imaginais pas possible.
Le coaching est un chemin d’affranchissement, si vous voulez le découvrir contactez moi en MP, je vous offre une séance ( je travaille en vidéo avec Zoom, donc "all over the world", je peux faire les consultations en anglais également).
Le coaching m’apprend à vivre l’expérience humaine, pas devenir un être de lumière, parfait sans émotion négative ; juste vivre l’expérience humaine, à fond.
Let’s be human !
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